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THEATRE. My Brilliant Friend : l’ingénieuse adaptation de la saga d’Elena Ferrante

Mathis Grosos par Mathis Grosos
5 décembre 2019
dans Culture, Spectacles
THÉÂTRE. Après un succès littéraire fulgurant, la tétralogie italienne L’Amie prodigieuse d’Elena Ferrante a été portée au National Theatre de Londres. L’adaptation théâtrale d’April de Angelis en deux parties My Brilliant Friend comblait le 16 novembre dernier les Londoniens. Dans une mise en scène maîtrisée, réadaptée pour the Oliver Stage par Melly Still, nous sommes menés en terres napolitaines pour une épopée de plusieurs décennies.

 

Portée par une vingtaine de comédiens, la pièce retrace au travers des souvenirs d’une amitié forte, toxique et conflictuelle le portrait de l’Italie fasciste des années 1950. Insécurité, combines mafieuses, violences machistes systémiques, My Brilliant Friend offre cinq heures d’immersion. Amies d’enfance, Lenù et Lila se rêvent autrices et leurs bons résultats tendent à leur donner raison.

Rattrapée par la précarité de sa famille, Lila est rappelée à la cordonnerie familiale. S’en suivent quelques aventures amoureuses, sexuelles qui peu à peu les éloignent au point que Lenù, autrice reconnue, perde totalement sa propre amie. Exilée pendant des années, Lenù continue d’écrire sur une ville qu’elle ne connaît plus. Gangrenée par la mafia, Naples voit l’immobilisme, sinon la chute, de tous ceux que la jeune italienne avait fréquenté sur les bancs de l’école.

 

© Marc Brenner – Niamh Cusack (Lenù), Catherine McCormack (Lila)

La pièce s’amorce dans un minimalisme trompeur : un bureau au centre d’un vaste espace vide. Au fond, une porte. Retrouvant dans son bureau les deux poupées qui avaient permis la rencontre, Lenù se replonge dans des décennies intenses d’amitié entre complicité et jalousie mutuelle.

Des escaliers comme la promesse d’une ascension sociale

Tout part du chaos des quartiers populaires napolitains. Des dizaines de comédiens se volent la réplique dans une exaltation furieuse dont la violence n’est jamais bien loin. Quatre à cinq escaliers se dressent, comme de larges échafaudages d’où les répliques fusent. Très vite, il s’avère que le réalisme ingénieux de l’installation qui nous projetait au cœur de ces appartements, enchevêtrés les uns sur les autres, n’est pas le fin mot de la metteuse en scène.

D’abord, on suit les premiers pas à l’école, porteurs pour Lenù, décevant pour Lila que les parents déscolarisent malgré l’excellence académique dont elle fait preuve. Puis, les deux amies évoluent et se projettent dans différents modèles de réussite. Réussite financière, professionnelle, familiale, l’instabilité règne tant aucune option ne semble satisfaisante.

 

© Marc Brenner

Du cauchemar réaliste au réalisme cauchemardesque

En silence, les escaliers se déroulent, se déploient devant les immenses projections en fond de scène. Apogée de cette désillusion, la scène du mariage est un véritable tournant, tant du point de vue de la narration que de sa mise en scène. Comme un ultime adieu au réalisme dont il a prouvé la maîtrise, la metteuse en scène prend le parti de nous emporter dans le fantasme. Le mariage vire pour quelques minutes dans le plus explicite des cauchemars. Les bras, les yeux sont arrachés, jetés dans de cruelles effusions de sang. April de Angelis vient explorer le décor et ses limites ; quand Lunu tente de fuir son mariage, la dernière marche est sans appel : elle ne pourra pas rêver plus haut. Très vite, alors que toutes deux atteignent le sommet des escaliers, tout se fige. Et les fugitives sont rappelées au réel : rien de tout ça ne s’est produit. En se remettant en mouvement, la masse d’invités permet au spectateur de d’établir — si le degré absurde de violence n’avait pas suffi — que toute cette fuite était fausse.

 

Un effet de chœur saisissant

Il faut dire qu’April de Angelis sait jouer des foules. Villageois, écoliers, mafieux, lecteurs, seule la précision des gestes relie les performances que chacun déploie. Avec la même intensité, les comédiens tantôt déroulent ces microhistoires, tantôt s’effacent pour que la sensation prime. Car c’est bien là la force de ce travail de chœur. Par des ralentis, des accélérations, des pauses, la danse s’invite au théâtre. Tous rient, pleurent comme un seul corps, incarnent à travers cette meute une pression sociale anxiogène.

 

© Marc Brenner

Animée par une plateforme centrale tournante, la scène déploie un véritable arsenal mécanique qui permet d’accompagner dans ce mouvement perpétuel la folie des comédiens. Véritable fresque historique, on doit bien reprocher à My Brilliant Friend quelques longueurs, la faute à un dispositif scénique encombrant dont on comprend vite les possibles et, fatalement, les limites. La narration exaltée d’Elena Ferrante rendra toutefois justice à la pièce en nous accrochant du début à la fin à deux personnages féminins complexes, indépendants et résolument modernes.

Tags : Catherine McCormackElena FerranteMy Brilliant FriendNiamh Cusack
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Mathis Grosos

Chroniqueur et critique passionné de théâtre et de cinéma // Etudiant à Sciences Po Lyon

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