RUGBY. Honteuse. Inquiétante. Désespérante. Les mots manquent pour décrire l’Equipe de France de Rugby. Après une tournée d’automne ratée dans les grandes lignes et un match nul face au Japon en match de clôture qui n’a d’autre goût que celui de la défaite, le XV de France fait peine à voir. À deux ans de la Coupe du Monde, les Bleus ne font plus partie du gratin du rugby mondial.
Une spirale de défaite
Un gouffre sans fin. Le XV de France ne met plus un pied devant l’autre depuis 7 matchs et cette victoire à l’arrachée (20-18) face au Pays de Galles lors du Tournoi des 6 Nations en mars dernier. Mais depuis ce fameux match, plus rien. Les Bleus ne montrent aucune envie, pas une once de rage et de remise en question. Dépassée physiquement et à la rue techniquement, l’Equipe de France a rarement semblé aussi loin des meilleures nations mondiales. Les doubles champions du monde All Blacks ont déroulé leur rugby avec une facilité déconcertante au Stade de France pour le premier match de cette tournée (18-38). Déjà étrillés en juin lors des trois tests matchs en Afrique du Sud, les tricolores ont une nouvelle fois sombré face aux Springboks (17-18), une semaine après la déroute face à la Nouvelle-Zélande. Mais cette défaite d’un point ne reflète pas la pâle copie rendue par la France ce soir là. Le clou de ce triste spectacle reste sans aucun doute ce match nul face au Japon (23-23). Un match nul qui n’en a pas que le nom, tant les Français ont balbutié leur rugby, alternant le mauvais et le très mauvais tout au long de la rencontre.
Des cadres aux abonnés absents
« Je suis dépité. Nous sommes dans le dur. On touche le fond. » Les mots du capitaine Guilhem Guirado ont le mérite d’être clairs. Lui-même méconnaissable tout au long de mois de novembre, le talonneur toulonnais semble incapable de redresser la barre et remobiliser ses coéquipiers dans ce qui est pourtant l’une des pires périodes de l’histoire du rugby français. Fer de lance du XV de France depuis des années, Louis Picamoles est souvent le joueur qui surnage quand ses coéquipiers semblent dans le dur. Aujourd’hui, force est de constater que le montpelliérain est au même niveau que tout le monde, mais il est qui plus est à côté de la plaque physiquement et ne le cache pas : « Je vais voir comment je peux faire en sorte de retrouver une forme physique qui est celle que doit avoir un joueur international.» Une situation aussi inquiétante qu’alarmante quand on connaît l’importance du troisième ligne dans l’impact physique du XV de France. Avant de chercher un génie technique ou un joueur capable de porter le groupe à lui tout seul, l’équipe de France manque cruellement d’un leader mental, d’un joueur qui a la haine de la défaite et qui transcende les joueurs dans son sillage.
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France 2023 : l’arbre qui cache la forêt
Après une année 2017 à oublier, les joueurs de Guy Novès seront très attendus dès le mois de février prochain et le Tournoi des 6 Nations. Le sélectionneur le sait, si le XV de France ne montre pas un tout autre visage à la fin de l’hiver, l’aventure s’arrêtera sûrement nette pour l’ancien technicien toulousain : « Je me suis lancé ce défi de quatre ans. Tant que ma direction me garde sa confiance, j’irai au bout de ces quatre ans ». Seule éclaircie dans le rugby tricolore ces derniers mois, l’attribution de la Coupe du Monde 2023 doit être un moteur pour remobiliser les troupes et relancer la machine bleue enrayer depuis trop longtemps. D’autant plus que les All Blacks les attendent de pied ferme pour la tournée de juin avec pas moins de trois rencontres en Nouvelle-Zélande face aux doubles champions du monde. Avec ce qu’ils ont montré ces derniers mois, le voyage chez les Kiwis pourrait laisser de lourdes traces dans les rangs français. Avant d’amorcer le dernier virage avant la Coupe du Monde 2019 au Japon, l’heure est aux changements et aux remises en question. Auquel cas l’addition risque d’être salée au pays du soleil levant.