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THEATRE. The Death of a Salesman : immersion dans les non-dits du rêve américain

Mathis Grosos par Mathis Grosos
18 janvier 2020
dans Culture, Spectacles
Au cœur de Piccadilly Circus, The Death of Salesman, pièce phare d’Arthur Miller, suspend le temps. Par une mise en scène soignée, Marianne Elliott et Miranda Cromwell offrent une véritable immersion dans le rêve d’un Américain en déroute. Wendell Pierce s’empare de ce rôle mythique et offre une performance bluffante au Piccadilly Theatre de Londres.

Willy Loman (Wendell Pierce) revient d’un pas traînant d’un voyage d’affaires annulé. Professionnellement, il est au plus bas. Affectivement, il est gangrené par ses angoisses, ses regrets, les rêves qu’il a abandonnés. Père de deux fils, Biff (Sope Dirisu) et Happy (Natey Jones), il empoisonne les discussions familiales par les ambitions qu’il projette sur son aîné, Biff. Deux forts caractères monopolisent l’attention, l’énergie de toute la famille.  Ensemble, Happy et sa mère (Sharon D. Clarke) contemplent, impuissant, l’effondrement de l’équilibre familial. Ils réalisent doucement que Willy perd ses esprits, le sens du réel.

Biff (Sope Dirisu) et Linda Loman (Sharon D. Clarke) dans The Death of a Salesman © Brinkhoff Mogenbur

D’un souvenir à l’autre

Sur une scène morcelée en une dizaine de blocs amovibles qui s’élèvent et s’abaissent en silence, la famille s’affronte, se confronte à des souvenirs douloureux. Pièces irrégulières du foyer, meubles, scènes, Elliott et Cromwell restituent par le relief tout le caractère vertigineux des angoisses de Willy. Wendell Pierce (Suits, The Wire, Selma…), par un jeu névrosé, pulsionnel, montre tout le trouble de son personnage.

Projeté d’un souvenir à l’autre d’un simple éclat de lumière, on trouve dans la répétition des gestes, des mots, une aliénation qui nous gagne progressivement. Tout le travail sur le corps se trouve d’ailleurs avec la lumière dans une osmose frappante. Nous vivons les peurs de Willy comme si elles étaient les nôtres. Dans un texte qui peine à respirer, le spectateur suffoque. Puis, quand le silence s’installe, qu’enfin les doutes se taisent, nous savons que c’en est fini de lui. Le spectacle s’achève : il n’y a plus rien à voir.

Linda (Sharon D. Clarke) et Willy Loman (Wendell Pierce) dans The Death of a Salesman ©Brinkhoff Mogenbur

Une mise en scène vertigineuse

Par un habile jeu sur la lumière et le mouvement, les metteuses en scène créent un espace entre le réel et la mémoire. Le spectateur est immergé dans l’intérieur d’une tête où les objets d’une pièce, d’un souvenir, sont suspendus (littéralement) pour venir doucement se poser quand le récit les convoque. Tout ce jeu de relief, renforcé par ce plateau fragmenté en blocs amovibles, retranscrit le vertige du personnage principal.

Le rêve de toute la famille se construit sur le non dit, le sous-entendu. Dans la musique, s’exprime la douleur. C’est d’ailleurs un gospel qui ouvre la pièce, un chant dont chacun des personnages emprunte une ligne. Dans un texte aussi bavard, on finit par ressentir la même lassitude que les personnages et trouvons dans la musique, puis dans le silence, un certain réconfort. Le dispositif est en somme immersif : on ne respire pas. Quoi de mieux pour un texte sur une vie qui s’essouffle ?

Willy (Wendell Pierce), Happy (Natey Jones) et Biff Loman (Sope Dirisu) dans The Death of a Salesman ©Brinkhoff Mogenbur

Un idéal sous toutes ses coutures

L’auto-référence dans la mise en scène va plus loin en traçant des parallèles dans les éléments de costume. Happy, le cadet de Willy, désireux de lancer sa propre entreprise et enfin prospérer, porte les mêmes chaussures que le modèle de réussite familial : son oncle Ben Loman (Joseph Mydell). Un personnage qui hante Willy et investit la plupart de ses visions.

En somme, The Death of a Salesman ne se contente pas des évidences, de la richesse de son texte. La mise en scène vient explorer tous les possibles du plateau, de l’acteur, pour mieux nous immerger. D’abord, dans la tête d’un personnage angoissé, mais aussi dans la vie de sa famille. Plus largement, nous sommes projetés dans un modèle de réussite américain dont les zones d’ombre n’ont jamais été aussi claires.

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Mathis Grosos

Chroniqueur et critique passionné de théâtre et de cinéma // Etudiant à Sciences Po Lyon

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