HELLFEST 2017. C’est sous des températures records que la 12e édition du Hellfest s’est tenue ce week end, du 16 au 18 juin. Rien d’assez alarmant pour décourager les coriaces 180 000 festivaliers venus des 4 coins de la planète pour participer à la fête. Poussière, chaleur étouffante, températures extrêmes, le Hellfest n’a jamais aussi bien porté son nom que cette année. Un enfer auquel on prend goût à y vivre parmi une organisation rigoureuse, une atmosphère conviviale et une affiche cinq étoiles.
Un autre monde
Jeudi 15 juin, milieu d’après midi, les portes de l’enfer s’ouvrent pour laisser des flots de festivaliers se ruer sur l’immense camping, s’étendant à perte de vue, ainsi que pour accéder au Metal Corner, lieu de concerts, d’activités diverses, de boutiques et de restauration organisé par et pour les fans. En passant les portiques, on découvre alors un autre monde, vivant au rythme du Rock n Roll : du merchandising ultra développé, des œuvres d’art célébrant son esprit et ses icônes, en passant par des habitants aux costumes pour le moins atypiques, ou encore de fausses façades évoquant une ville tirée d’un western, le décor est planté, et on en a déjà plein les yeux. Sur la scène centrale, des groupes amateurs ouvrent les festivités. Une formation punk reprend Marche à l’Ombre : Renaud en version punk, le ton du festival est donné, à son tour.
Le Hellfest à son apogée
Encore une fois, la programmation et ses artistes n’ont pas déçu. Attendu au tournant après la deuxième édition du Download festival à Paris, 10 jours auparavant, le Hellfest concurrencé par une affiche exceptionnelle a su faire autorité et confirmer sa place de 1er festival Hard rock/Metal Français. Le vendredi commence fort avec la première tête d’affiche, Deep Purple, qui malgré l’âge avancé de ses membres, livre un concert solide et rayonnant au beau milieu d’un coucher de soleil et ravit ainsi ses fans. Un peu plus tôt dans la soirée, les Ramoneurs de Menhirs enflamment la scène punk Warzone grâce à la boîte à rythme et aux riffs de guitare nerveux de Loran (ancien membre des Béruriers Noirs) ainsi qu’à la puissance mélodique époustouflante du Bagad de Quimperlé, accompagnant le groupe sur la plupart de ses morceaux. En fin de soirée, les Ecossais de Alestorm ont conclu en beauté cette première journée, à coup de Metal pop fou furieux et dansant, faisant l’apologie de la fête et de la beuverie grâce à un voyage initiatique dans l’imaginaire de la piraterie.
Le lendemain, le réveil est plus difficile, mais l’ambiance ne se dérobe pas. Tout au long de la journée, une fanfare installée sur la scène centrale du village reprend des morceaux cultes de Hard Rock, le Metal Corner est toujours aussi bondé, et quant aux concerts, c’est le groupe allemand The New Roses qui ouvre le bal à 11h sur la MainStage01. Classic Rock mêlant AC/DC, Gun’s N Roses ou encore Creedence Clearwater Revival, la joie de vivre et le rock efficace de la formation allemande a séduit les lèves-tôt du festival. S’ensuit le concert délirant du groupe de Metal nantais Ultra Vomit, boute-en-train à l’humour gras et décomplexé, qui enchaîne les parodies et les blagues de mauvais goût. Mars Red Sky enchaîne durant l’après-midi et impressionne grâce à ses riffs puissants et les sonorités particulièrement incisives de son stoner psychédélique.
Après un show de haute voltige de la part d’Apocalyptica, la journée se termine en apothéose lorsque Aerosmith entre en scène pour son concert d’adieu en France. Le charisme déluré de Steven Tyler et la technique assurée de Joe Perry ont fait mouche. Contrairement à ses interprètes, les classiques du groupe phare du Hard Rock des 70’s n’ont pas pris une ride, et la formation américaine surprend même la foule en se payant le luxe de reprendre Come Together des Beatles devant un public totalement conquis. Cette osmose revigore les foules, qui quittent le site du festival des étoiles pleins les yeux.
La température monte encore
La dernière journée du festival demande un effort considérable aux festivaliers : la température est encore montée, la fatigue se fait sentir, mais le jeu en vaut la chandelle, la programmation est encore une fois de grande qualité. Sur le MainStage01, A Day to Remember livre une belle prestation, et entame la soirée avec brio. Sur la scène Valley, Blue Oystër Cult ravive des souvenirs enfouis datant des 70’s et hypnotise la foule grâce à son célèbre Don’t Fear The Reaper accompagné de solos endiablés. Au même moment sur la MainStage02, Of Mice and Men se balade grâce à son Metalcore puissant et efficace, et ce malgré l’absence d’Austin Carlile, son chanteur à la voix grave, contraint de quitter le groupe en décembre dernier pour des raisons de santé.
Puis vient le seul bémol du week-end. Après une piètre prestation au Download festival, Linkin Park n’a pas su remonter la pente. Un rock laborieux, un set peu alléchant, un son trop « pop », de nombreux détracteurs ne souhaitant pas voir le groupe au Hellfest, autant de raisons pour lesquelles de nombreux festivaliers ont quitté le concert, trop écœurés du spectacle. Malgré cette clôture de festival peu appréciable, on n’en tient évidemment pas compte tant de belles choses ont été au rendez-vous. Le Hellfest consolide sa place, et confirme même son entrée au panthéon des festivals les plus célèbres d’Europe, voire du monde. Vitrine de la culture Hard Rock/Metal et véritable marque de renom, il n’a décidément pas fini de grandir.