HELLFEST 2017. Moins d’un mois après la sortie de son nouvel album No Grave But the Sea, Alestorm a enflammé le public du Hellfest pour clôturer le premier jour des festivités. Véritable pionnier du Pirate Metal, le groupe ne fait pas dans la dentelle. De leurs textes à leurs clips en passant même par leur nom (traduisez : tempête de bière), les trublions écossais chantent à la gloire de la beuverie et de la débauche. Ils ont traversé la manche à bord de leur vaisseau pour semer la pagaille à Clisson, et nous avons rencontré pour l’occasion Elliot Vernon, le claviériste du groupe.
W.Z. : Votre univers est empreint de références à la piraterie, vous avez pour ainsi dire inventé le Pirate Metal. D’où vous est venue cette obsession ?
Elliot : Ce n’est pas vraiment une obsession, nous ne sommes pas des connaisseurs de l’histoire de la piraterie. C’est juste un imaginaire drôle et qui nous plaît car dans nos chansons nous adorons parler d’alcool, de fête et de joie de vivre, et jouer les pirates est simplement un moyen amusant de rassembler tout cela dans un seul et même thème.
Dans vos clips vous semblez être une bande de vieux amis, joyeux et insouciants. Qu’en est-il de votre quotidien ? Etes-vous les mêmes hommes en répétitions, en dehors de la scène ?
Oui, exactement les mêmes. Bien sûr, sur scène on exagère les choses, on dirait qu’on est vraiment saouls et qu’on ne fait que boire, mais en réalité on ne l’est pas à ce point, personne ne peut faire ça dans la vraie vie, c’est beaucoup trop dangereux ! Mais en tout cas on est vraiment tous amis et on s’entend très bien ! Chaque membre du groupe est différent et c’est vraiment génial, on ne s’ennuie jamais, tout le monde est à l’écoute des autres, l’atmosphère est vraiment bonne.
Votre musique est un mélange de Métal, de sonorités traditionnelles écossaises et d’histoires de pirates, si vous ne deviez garder qu’un seul de ces trois éléments, lequel choisiriez-vous?
Je pense que nos fans ne nous pardonneraient jamais si l’on abandonnait notre imaginaire de piraterie. Notre musique n’a rien de vraiment traditionnel et écossais. Les instruments dont nous jouons ont ce son folk et traditionnel mais nos mélodies sonnent très Pop, elles sont entraînantes et soigneusement pensées, tu les entends une fois, et elles tournent dans ta tête toute la journée ! Sinon bien sûr le Métal est un élément très important du groupe mais nous jouons également sur beaucoup de scènes de festivals pop ! Je dirais que nous jouons de la pop, déguisée en Métal. Mais oui, malheureusement ce qui nous tient le plus à coeur, c’est les pirates ! (rires).
Vous êtes connus pour être des fous furieux sur scène, à l’heure actuelle, quel public vous a le mieux répondu ?
Le public du Hellfest est vraiment impressionnant. Depuis qu’on tourne en festivals, c’est celui que je préfère. J’ai des souvenirs d’animaux gonflables dans la foule, de toutes sortes. Des baleines, des requins, des canards, des chiens… ils flottent devant nous, et les festivaliers soulèvent tellement de poussière qu’on ne peut plus rien voir ! Le Hellfest est toujours au top. Sinon j’adore jouer en Australie. Le public est détendu, et il est très réceptif à notre humour. Je pense que c’est parce que nous avons beaucoup de points en commun ! Le soleil, la fête, l’alcool, la mer…
Quelles ont été vos inspirations dans votre jeunesse ?
J’ai eu des cours de violons quand j’étais petit, mais à cette époque je n’étais pas particulièrement intéressé par un genre de musique précis. Et puis un jour j’ai chopé un magazine, un Metal Hammer je crois. Il était vendu avec un CD offert, dont la première chanson était de Sonata Arctica. J’ai beaucoup aimé puis j’ai commencé à écouter Rhapsody of Fire etc, tous ces groupes de Power Metal qui utilisent des instruments folks et traditionnels, et je me suis dit que c’était vraiment cool ! C’est vraiment curieux de revenir à ses racines et de s’en souvenir, car aujourd’hui je redécouvre des groupes que j’aimais beaucoup écouter mais qui ne m’intéressent plus du tout maintenant. Mes goûts évoluent, ils changent constamment. Je n’écoute même plus de Métal, c’est toujours la même chose, la même dynamique, c’est trop fort et trop lourd comme son, ça en devient fatiguant. Je pense que c’est ça la différence avec la musique d’Alestorm, il y a des parties assez calmes et des parties plus énervées, il y énormément d’influence Pop.
Vous avez sorti votre album il y a un mois à peu près. Il a des airs d’énorme festin musical, vous avez l’air de prendre votre pied plus que jamais auparavant, pensez-vous qu’après une succession de changements de musiciens vous avez finalement trouvé un équilibre aujourd’hui?
Complètement ! La formation actuelle est la meilleure que le groupe ait connu. Les gens nous disent souvent que nous avons perdu beaucoup de membres, ce n’est pas tant que ça le cas ! J’ai rejoint le groupe en 2011, j’étais le 5e membre, ils n’étaient que 4 jusque là. Et depuis 2010, il n’y a eu qu’un seul changement de musicien [Ndlr : Mate Bodor remplace Dani Evans à la guitare]. Les gens regardent notre page wikipédia et se disent qu’on a changé un million de fois de musiciens mais ce n’est pas vraiment le cas. Un changement en 7 ans c’est peu, nous avons trouvé un bon équilibre. Mate, le nouveau guitariste est incroyable, on est vraiment une bande de meilleurs potes, on est tous très heureux !