HELLFEST 2017. Le Hellfest ce n’est pas que du Métal, The New Roses en est la preuve. Un rock pur, au son clean et à la voix puissante, qui entremêle les influences mais reste unique en son genre. Programmé à un horaire délicat sur la MainStage01, le groupe allemand a su réveiller en douceur les festivaliers grâce à un show chaleureux et vibrant. Un gros coup de cœur pour Worldzine qui a rencontré le frontman du groupe, Timmy Rough.
W.Z. : Votre musique et tout ce qui tourne autour du groupe sonnent complètement à l’américaine, comment expliquez-vous cela ?
Timmy : C’est tout simplement nos influences. Toute ma vie, depuis mon enfance, j’ai écouté du Rock & Roll américain, du blues, de la soul… Quand tu grandis avec quelque chose de cette manière, ça te marque à jamais. Le plus important pour moi quand j’ai commencé la musique, c’était de sonner le plus authentique possible, alors j’ai passé beaucoup de temps à peaufiner mes textes et ma prononciation pour y arriver, c’était ça ou rien. Ou alors chanter en allemand. Beaucoup de mes amis sont des militaires américains qui étaient en service en Allemagne quand j’étais jeune. Ils m’ont fait écouter leurs albums favoris, ceux avec lesquels ils ont grandi. J’ai aussi joué dans des bars de l’armée américaine, installés dans les quartiers généraux européens. A cette époque en Allemagne, personne ne voulait voir jouer un groupe de rock, donc on ne pouvait jouer que pour les soldats américains ! (rires). C’est ainsi que j’ai développé ma culture du rock, grâce à ces rencontres.
En vous écoutant, on entend la patte d’AC/DC, de Creedence Clearwater Revival, des Gun’s N Roses et même parfois de Soundgarden. Est-ce que c’est agaçant d’être sans arrêt comparé à ces groupes ?
Je ne veux vraiment pas me comparer aux grandes pointures du rock. Quand les Rolling Stones ont débuté, tout le monde leur disait « Vous voulez être les nouveaux Muddy Waters ? », ou pour AC/DC on leur demandait « pourquoi vous imitez Chuck Berry ? ». Quand tu commences à jouer, tout le monde veut te comparer à des groupes connus. Il ne faut pas se laisser influencer par ces réactions, tu dois jouer ta musique, continuer à produire le son que tu aimes. Après un certain temps, toutes ces comparaisons se calment, et ton propre son commence à être reconnu. Evidemment, quand on est jeune, on joue ce qu’on entend, cela prend du temps de développer sa personnalité musicale, sa créativité. Du 1er à notre 3e album, qui sort cette année, nous avons beaucoup progressé, The New Roses a définitivement trouvé son sens et sa personnalité, et cela va continuer pour toujours. Ecoute tout les premiers albums des grands groupes de rock. Le son mythique d’Aerosmith n’est pas sur son 1er album ! Alors pour répondre à la question, non cela ne m’agace pas ! (rires).
Depuis votre révélation au grand public grâce au titre Without a Trace, choisi par la production de la série Sons Of Anarchy pour faire partie de sa BO, vous avez été propulsé au devant de la scène. Comment ça s’est déroulé de votre côté, dans l’intimité du groupe ?
C’est comme regarder un film dont nous sommes les propres acteurs. Quand on a commencé, il y a 15 ans, on était juste un groupe de reprises, on jouait les chansons d’autres groupes devant 12 personnes dans des bars miteux. Après tu t’améliores petit à petit, tu fais des scènes un peu plus grandes, tu découvres l’existence des loges ! (rires). Etape par étape, tu progresses, jusqu’à aujourd’hui. Tu tailles la route jusqu’à un festival dans un autre pays, tu te lèves tôt pour préparer un concert qui se joue dans la matinée, et là, quand tu arrives sur scène, tu vois tous ces gens, ce public qui s’est levé et qui attend ton concert. Tu vois par ci par là des T-shirts avec ton nom écrit dessus, des gens qui chantent tes chansons… C’est un rêve qui devient réalité. Et je ne dis pas ça pour l’interview, vraiment, car j’ai commencé à l’âge de 16 ou 17 ans, en écoutant AC/DC, je me disais « C’est ce que je veux faire ! Je veux faire partie d’un groupe ! Je veux lever mon poing, crier « Oh yeah » et que le public me le rende ! ». Et quand on a commencé à faire nos premières scènes dans ces bars affreux, tout le monde s’en foutait, on se faisait insulter (rires). Maintenant que j’y suis, comme je le disais, c’est un rêve, nous avons l’impression d’être devant un film !
D’ailleurs, avez-vous aimé la série Sons of Anarchy ?
Je n’ai pas le temps de regarder la télé, je travaille énormément. Je sais de quoi ça parle, j’ai vu les 7 premiers épisodes, ça nous ressemble ! On savait que c’était dans le même esprit que nous, l’univers des bikers, le Rock & Roll c’est tout à fait nous, on le connaît bien ! On a grandi avec, on a joué pour des bikers. Mais nous n’avons pas le temps, on doit composer, on est toujours en tournée… J’ai écrit cette chanson pour des raisons totalement différentes. Elle est dédiée à un ami de l’armée américaine. Mais quand on a su que les producteurs cherchaient encore un titre, on leur a proposé celle-ci [Without A Trace, Ndlr], et ils l’ont choisie directement. C’était une très grande satisfaction pour nous qu’elle soit dans la BO de la série. On ne joue pas pour ça évidemment, mais quand ça t’ouvre autant de portes pour jouer en France, aux USA, un sentiment incroyable t’envahit. C’est une chose immense pour nous. Quand une personne comme toi vient me rencontrer dans un festival en France, me parle de mes chansons, échange avec moi, je pense qu’il n’y a rien de plus cool que ça.
Parlez-nous de la suite pour The New Roses ?
Notre nouvel album va sortir le 25 octobre, il s’appellera One More for the Road ! Il y aura 14 titres, ça sonnera très Rock & Roll, avec de nombreuses nouvelles influences, de la country, du blues, du son bien groovy ! J’en suis vraiment très fier, nous l’avons fait durant un laps de temps très court, entre nos dates de tournée, il a donc un esprit très marqué par la route, le road trip ! Je suis très content de cet album, notre tournée commence en septembre, on va jouer partout en Europe et on reviendra très rapidement en France !